Pour les occidentaux, la feuille de coca est considérée comme une drogue et sa consommation doit être interdite. Ainsi en a decide l’ONU depuis 1961. Des Experts auraient démontré qu’elle ralentissait l’activité intellectuelle et la santé, et qu’elle possédait un fort effet addictif. Il est vrai que le touriste français qui débarque dans le nord argentin trouve epu engageant de voir ouvriers et paysans mastiquer ces feuilles en formant une grosse chique qu’ils coincent entre la joue et la mâchoire, et qui laisse souvent couler un filet de jus verdâtre au coin des lèvres.
Pour les populations andines (Equateur, Pérou, Bolivie, nord Argentine et nord Chili), le discours différe complètement. Le masticage de la Feuillet de coca a des effets bénéfiques sur la santé (problèmes digestifs et osseux), coupe faim, soif et mal d’altitude, aide les paysans et mineurs à tenir des cadences de travail importantes. L’”Acullicu” est une tradition millémaire et sacrée, un mode de vie, une occasion de rapprochement social.
Le président bolivien Evo MORALES a demandé à l’ONU et l’OMS de dépénaliser la consommation de feuilles de coca en presentant des études favorables. Mais cette demande a été rejetée en février 2011, ravivant une forte polémique.
En Argentine, la feuille de coca se consomme uniquement dans le Nord-Ouest (de Jujuy à Tucuman), surtout dans les milieux populaires, mais il n’est pas rare de voir un ingénieur ou un comptable mettre discrètement quelques feuilles dans sa bouche et y ajouter du Bicarbonate. Contrairement à la Bolivie ou c’est inscrit dans la Constitution, la Coca est juste tolérée en Argentine, mais une tolérance très forte au fur et à mesure qu’on se rapproche de la frontière bolivienne. On peut voir dans les rues de Salta des magasins afficher ouvertement la vente du produit interdit par l’ONU “se vende coca y bica”. De toute façon, peu importe ce que dit l’ONU ou les Experts, pas question ici de renoncer à la coca pas plus qu’au maté ou à l’asado. “Pas touche à ma coca”…!
Pour les touristes il est facile de s’en procurer. Elle est vendue dans le Train des Nuages et proposée sous forme de thé dans les restaurants pour lutter contre le mal d’altitude.
Jose ACHO et Philippe MELUL